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Par Philippe Normandin, 23 mars 2023

Souvenez-vous, notre dernière communication proposait deux scénarios possibles : soit une légère augmentation du taux directeur pour tenter de freiner l’inflation, soit une réduction des taux d’intérêt qui ferait repartir l’inflation de plus belle.

Or, avec les récentes nouvelles, tout porte à croire que nous venons de faire un grand pas vers le deuxième scénario anticipé…

En effet, nous avons aperçu la première craque dans le système bancaire américain, puisque deux banques se sont littéralement effondrées.

Le gouvernement ainsi que la Réserve fédérale américaine ont alors mis à la disposition des banques plus ou moins 300 milliards de dollars, afin d’éviter une crise financière. Rien pour aider l’inflation!

L’inflation demeure trop élevée

Les rapports mensuels gouvernementaux américains publiés les 10 et 14 mars sur le chômage et l’inflation ont démontré que l’emploi était encore une fois beaucoup trop fort.

  • À 3,6%, le taux de chômage est historiquement bas.
  • Le pourcentage d’inflation, quant à lui, se situe à 6% – ce qui était prévu, mais encore beaucoup trop élevé.
  • Un faible taux de chômage est bon pour l’économie, mais inflationniste.

La FED (Federal Reserve Board, la banque centrale des États-Unis) aimerait augmenter le taux de chômage d’environ 1% pour mieux balancer le marché du travail. Elle aura cependant de la difficulté à le faire dû au manque de main-d’œuvre.

Le domaine du service est particulièrement en demande aux États-Unis, avec une croissance soutenue. Malheureusement, la seule façon d’augmenter le taux de chômage serait de hausser le taux d’intérêt pour créer un ralentissement et ainsi forcer des mises à pied.

Du côté canadien, l’inflation continue de baisser (5,9%), sensiblement la même chose qu’aux États-Unis. Malgré le fait qu’elle semble bien contrôlée des deux côtés de la frontière, l’inflation se maintient en haut de la cible de 2%.

Il faudra regarder de près les rapports d’inflation des prochains mois pour voir si celle-ci baissera rapidement ou non. Les hausses de taux d’intérêt ont leur effet sur l’inflation, mais aussi sur les banques et dans toutes les sphères de l’économie en général.

La FED se retrouve entre l’arbre et l’écorce

Cette situation place la FED en très mauvaise position :

  • D’un côté, elle se doit de continuer d’augmenter le taux directeur.
  • De l’autre côté, elle doit prévenir un effondrement du système monétaire.

Si la FED cesse de monter les taux d’intérêt, elle sera incapable de remporter sa bataille contre l’inflation. Nous ferons donc face à une période de stagflation* qui ressemble à celle vécue dans les années 1970.
*La stagflation est lorsqu’il y a peu ou pas de croissance économique en même temps qu’une inflation élevée.

Par contre, plus la FED augmente les taux d’intérêt, plus cela met de la pression sur le système économique, qui a, quant à lui, une certaine limite. Point positif, les grandes banques américaines sont beaucoup mieux capitalisées qu’en 2008.

La bonne nouvelle dans tout ça?

La bonne nouvelle, c’est que le Québec est dans une meilleure situation que le reste de l’Amérique du Nord pour affronter une crise. L’inflation au Canada est plus basse qu’aux États-Unis.

De plus, le Canada a l’un des meilleurs systèmes bancaires au monde, car nos banques prennent moins de risques. Le principal problème au Canada demeure l’endettement extrêmement élevé des ménages (180%+), mais cette donnée est surtout affectée par le prix de l’immobilier de Toronto et de Vancouver avec leurs hypothèques exorbitantes.

Il serait donc surprenant de voir d’importantes baisses de taux d’intérêt en fin d’année, sauf si le système monétaire est sur le point de s’effondrer. Une récession sera nécessaire pour vaincre l’inflation. Mais il ne faut pas oublier qu’une récession est normale lors d’un cycle économique.

La différence, cette fois-ci, c’est que les banques centrales auront de la difficulté à baisser les taux d’intérêt, parce que l’inflation est encore très élevée et qu’elle risque de continuer d’augmenter si cela n’est pas fait. C’est la différence la plus significative des cycles économiques des trente dernières années!

Ce qu’il faut retenir

Il y a pénurie de main-d’œuvre, le taux de chômage est historiquement bas et l’inflation est la plus élevée depuis 40 ans, ce qui est très loin de la cible de 2% pour garantir la stabilité.

Nous préconisons donc la prudence en ces temps très incertains. Une hypothèque à taux fixe de 3 ans ou plus est un choix sécuritaire, mais comporte aussi ses inconvénients. Vous pouvez contacter l’un de nos courtiers hypothécaires pour discuter de l’option idéale selon votre situation financière.

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