Par Philippe Normandin, 9 mars 2023
L’année 2022 a été marquée par l’inflation la plus élevée depuis 40 ans de même que par plusieurs hausses importantes de taux d’intérêt. En 2023, on assiste donc à une année avec beaucoup de risques et d’incertitudes. Pas étonnant que l’on retrouve autant d’informations contradictoires dans les médias!
Nous vous expliquons ici les deux scénarios les plus probables à court terme, soit pour 2023-2024.
Scénario 1 : le plus souhaitable
- La Banque du Canada augmente encore un peu son taux directeur et le maintient pour les 12 à 15 prochains mois.
- L’inflation baisse entre 3 et 4%, puis demeure à ce niveau pendant plusieurs années.
- Selon la revue The Economist, ce sera le cas pour la majorité des pays du G7.
Cela pourrait causer une récession, mais le système tiendrait le coup. Nous éviterions ainsi le pire, mais le taux directeur resterait en haut de 3% pour les années à venir. Il serait très surprenant de voir l’inflation baisser en bas de 3%, car elle s’ancre dans l’économie.
Scénario 2 : le pire et le moins bien compris
- La Banque du Canada et/ou la FED (Federal Reserve Board, la banque centrale des États-Unis) réduisent les taux d’intérêt d’ici la fin de l’année.
- Les gens sont heureux et en profitent pour aller chercher des liquidités.
- Malheureusement, l’inflation repartirait alors de plus belle…
Le scénario actuel ressemble un peu à celui des années 1970. C’est le plus grand risque en ce moment que les banques centrales veulent éviter à tout prix.
Voilà pourquoi la FED continuera d’augmenter son taux directeur dans les mois à venir, ce qui forcera probablement la Banque du Canada à la suivre à un moindre degré.
Si le système économique venait à craquer, comme au Royaume-Uni en septembre passé, les banques centrales devront intervenir en baissant le taux directeur.
Une période historique
Nous sommes dans une période historique d’un faible taux de chômage, étant donné le nombre élevé de baby-boomers à la retraite. Nous subirons possiblement une récession à la fin 2023 ou au début 2024, mais avec un faible taux de chômage. Du jamais vu! C’est d’ailleurs cette raison qui rend l’analyse plus difficile, car, habituellement, une récession fait beaucoup augmenter le taux de chômage.
- La bonne nouvelle : une récession avec un faible taux de chômage est avantageuse pour la population qui garde son emploi.
- La mauvaise nouvelle : cela met de la pression sur l’inflation, puisque les gens peuvent continuer de dépenser.
Notre lecture de la situation actuelle
Comme démontré dans les deux scénarios ci-dessus, les taux d’intérêt et l’inflation élevés augmentent considérablement le risque pour vos finances personnelles. Il est donc judicieux de minimiser le risque en ce moment.
La période de 2008 à 2021 était anormale avec un taux directeur à 0% la majorité du temps. Avec ce changement de paradigme, nous retrouvons maintenant la normalité avec un taux directeur qui devrait se maintenir entre 4 et 6% pour le Canada et les États-Unis pour les années à venir.
Alors, si vous êtes propriétaire et que le renouvellement de votre prêt hypothécaire arrive bientôt, ou si vous envisagez l’achat d’une première maison, prenez le temps d’analyser votre tolérance au risque, de faire votre budget et d’évaluer les options qui s’offrent à vous.
Pour aller plus loin :