Banque du Canada : une baisse de taux… mais les yeux rivés sur le court terme
La Banque du Canada a annoncé une baisse de son taux directeur. Pourquoi ? Trois raisons principales :
- Le marché de l’emploi montre des signes de faiblesse.
- L’inflation semble s’atténuer, malgré quelques signaux contradictoires.
- Le risque futur d’inflation est jugé plus faible, notamment grâce au retrait des tarifs de réciprocité.
Point positif : la consommation des ménages a été plus forte que prévu et l’immobilier a bien tenu le coup ces derniers mois.
La BdC a toutefois précisé qu’elle adopte une vision plus court terme qu’à l’habitude. Cela peut créer de l’incertitude pour la suite, mais à court terme, cette baisse devrait soutenir l’activité économique.
À surveiller : le budget fédéral du 4 novembre, qui jouera un rôle clé dans les prochaines décisions.
- Prochaine rencontre : 29 octobre.
- Scénario probable : peu de chances d’une baisse en octobre, mais 50 % de chances d’une baisse de 0,25 % en décembre.
Réserve fédérale (Fed) : entre inflation tenace et emploi en perte de vitesse
Aux États-Unis, la situation est un peu plus complexe :
- Le marché du travail ralentit.
- L’inflation (PCE) repart à la hausse depuis le début de l’année.
Ces deux tendances vont à l’encontre du double mandat de la Fed. Malgré cela, la banque centrale a baissé son taux directeur de 0,25 %.
Ses nouvelles prévisions :
- Deux baisses attendues en 2025.
- Une seule en 2026.
Même si les membres de la Fed sont divisés (certains n’anticipent aucune baisse en 2025, d’autres jusqu’à cinq), la tendance reste à un certain assouplissement.
L’objectif de ramener l’inflation à 2 % est désormais repoussé à la fin 2028, une prévision qui suscite du scepticisme d’atteindre son objectif, mais la Fed conserve une marge de manœuvre pour adapter sa stratégie en cours de route.
Petit rappel historique : la dernière fois que l’inflation et le chômage montaient en même temps, c’était dans les années 1970, une période marquée par la stagflation.
Conclusion : du soutien à court terme, incertitude à moyen terme
À court terme, les deux banques centrales offrent un répit aux marchés et aux consommateurs grâce à des taux plus bas. Cependant, en l’absence d’une stratégie claire à long terme, cette approche pourrait accroître les risques de stagflation, de volatilité financière et de pressions haussières sur les taux hypothécaires à moyen terme.
Cette approche pourrait les amener à relever de nouveau leur taux directeur dans le futur et, par conséquent, faire grimper les taux hypothécaires en 2027-2028. Opter pour un taux fixe de 4 ou 5 ans permettrait de se protéger contre ces hausses éventuelles dans les prochaines années.